Le
programme de BOUAKE
Nous avons été rejoint pour ce programme par
notre bien-aimé frère Armando Gomes arrivé dans la nuit de dimanche à lundi.
Nous l’avons rejoint le lendemain matin à l’hôtel où il était logé par notre
comité d’accueil. Là nous avions appris que nous ne pouvions pas nous rendre à
Bouaké sans avoir préalablement rencontré les responsables nationaux de
l’Eglise Méthodiste Unie de Côte d’ Ivoire (EMU-CI). Nous avons donc rencontré
le Secrétaire Général et le Très Révérend responsable national de
l’évangélisation avec lesquels nous avons eu un entretien cordial et
instructif. Nous devions rencontrer le lendemain avant notre départ toute
l’équipe dirigeante en dehors du Bishop qui était alors en mission au Cameroun.
Le lendemain matin aux aurores, nous avons assisté à la réunion de prière de la
Direction de L’EMU-CI. Nous avons été par la suite invités à prendre part à une
réunion dans le bureau d’un des hauts responsables. Lors de cette rencontre il
a été question d’élargir le programme d’évangélisation aux localités voisines
de Tchimou, Assékro, Béoumi et Sakassou. Cette solution ne convenait pas aux
responsables du district de Bouaké qui nous avaient invités pour un programme
dans cette ville, mais un compromis a été trouvé compte tenu de ce que des
évangélistes opérant dans ces villages avaient été envoyés par les responsables
pour prendre part à la formation. Nous en parlerons plus loin.
Après cette réunion pendant laquelle nous avons
une fois de plus partagé le projet et nos objectifs, nous avons reçu le feu
vert et nous avons enfin pris la route pour Bouaké où nous sommes arrivés en
mi-journée. Nous avions une journée et demie de retard et le programme
initialement prévu a dû être modifié. Le programme initial prévoyait trois
jours de formation du leadership de lundi à mercredi en soirée suivi de la
formation des évangélistes de mercredi à samedi pour la première semaine. La
campagne d’évangélisation devait commencer le dimanche par un culte de
lancement de la campagne et se poursuivrait en plein air tous les soirs
jusqu’au samedi suivant. Elle devait être précédée d’actions porte à porte dans
les quartiers, par les évangélistes formés précédemment.
Après le repas avec l’équipe locale, nous avons
discuté du nouveau programme. Nous avions deux jours de retard, mais nous
pouvions commencer le soir même avec la formation du leadership. Mais nos hôtes
ont eu compassion de nous et ont pensé qu’il valait mieux que nous consacrions
l’après-midi à nous installer et nous reposer pour être d’attaque le lendemain
mercredi, puis ils nous ont conduit à la case de passage de l’EMU-CI, une villa
situé non loin de la paroisse de Canaan. La première modification proposée par
nos hôtes fut fonction de la pluie : ils avaient envisagé de supprimer les
réunions en plein air, compte tenu des pluies diluviennes que prévoyait la
météo. Mais notre équipe s’est opposée à cette solution. Nous avons insisté pour
que toutes les réunions soient maintenues avons suggéré de prier pour que la
plie cesse pendant les actions dans les quartiers et les réunions publiques. Finalement
quatre réunions ont été maintenues dont trois dans un grand espace publique et
la dernière dans la grande cours de la paroisse de Canaan. Nous avons envoyés à
nos équipes respectives de prière en Afrique et en France, ce besoin de prière
pour qu’il ne pleuve pas pendant les actions en plein air.
Ainsi la répartition des tâches s’est fait de cette
manière : Daniel Mpondo devait assurer les formations, Emmanuel Koum et
Armando Gomes les réunions publiques.
Les formations
Il s’est agi dans la pratique d’un travail
d’équipe. Lors des cours de formation, Emmanuel et
Armando intervenaient chaque
fois que l’occasion se présentait et lors de la formation des évangélistes,
chacun est intervenu avec un exposé d’au moins une heure, fondé sur leurs
expériences de la pratique de l’évangélisation. Les débats à la fin des exposés
étaient conduits par les trois membres de l’équipe. Ceci a été facilité par l’habitude
de travailler ensemble, depuis plus de trente ans avec Emmanuel et depuis
quelques années avec Armando. J’ai particulièrement apprécié leur
collaboration.
La formation des évangélistes conseillers a été
la plus prenante. Elle était absolument nécessaire car
nous avions constaté
combien c’était un besoin avant le travail sur le terrain par manque
d’expérience de la plupart des participants. Nous avons également été encouragé
par le potentiel, malgré le petit nombre de participants (environ une trentaine
alors que nous espérions un minimum de 50), constitué par les étudiants des
groupes bibliques universitaires et scolaires, et leur soif de connaissance et
d’action. De nombreuses questions ont été posées auxquelles nous avons apporté
des réponses précises. Nous avons assuré trois journées entières de 9h à 17h
environs avec une pause d’au moins une heure pour le déjeuner commun. Nous
avons consacré un temps à la fin du troisième jour à l’élaboration des documents
d’encadrement des convertis. Ce fut sous forme de travaux pratiques. Ces
documents devaient être imprimés pour servir le lendemain sur le terrain. Le
quatrième jour, samedi 21 juin, fut consacré à la pratique sur le terrain.
Après un court briefing les responsables locaux ont procédé à la répartition
des équipes, puis ils les ont envoyés par secteur. Les équipes sont parties
vers 9h et devaient être de retour pour 14h. A leur retour nous avons pris le
repas ensemble avant de retourner en classe pour analyser les résultats. Le
débriefing a été extraordinaire. Les évangélistes ont été eux-mêmes surpris des
expériences qu’ils avaient vécus. L’un d’eux, une jeune femme, nous a donné le
témoignage suivant : « lorsque vous nous avez envoyés sur le terrain,
j’ai demandé à Dieu de ne
surtout pas m’envoyer vers les musulmans et c’est le
contraire qui m’est arrivé. Je n’ai rencontré que des musulmans et ils étaient
tous ouverts à l’évangile. Les contacts ont été si faciles et si extraordinaires...
il n’y a que Dieu qui pouvait faire ça ! » Ils sont
partis l’angoisse
dans le ventre, ils sont revenus tout excité en racontant ce que le Seigneur
avait fait à travers d’eux !
Ce fut ainsi tout au long de la semaine qui
suivit.
Le lendemain, dimanche 22, ce fut le culte
d’installation du surintendant du district de Bouaké. Une délégation était
venue d’Abidjan à cet effet. Elle était composée des hauts dignitaires de la
Direction de l’EMU-CI dont le Secrétaire Général et le responsable national de
l’évangélisation, le Très Révérend Marcel Sachou. Ce fut un culte grandiose
pendant lequel j’eus l’occasion de remettre, au
nom de la Maéva Sev, sa Bible à
la jeune lauréate qui n’avait pas
reçu son cadeau lors de mon dernier passage. Armando
Gomes, le chanteur évangéliste de notre équipe est intervenu à deux reprises
pendant ce service. Le culte a duré plus de quatre heures.
L’évangélisation
Le lendemain, lundi 23 juin, nous avons commencé
l’évangélisation dans les quartiers. Ce sera ainsi jusqu’au dernier jour
d’évangélisation, le vendredi 27 juin. Le premier jour a été entièrement
consacré au travail dans les rues et au porte à porte. Nous réunissions les
évangélistes dans l’église
tous les matins à 8h30 et après un briefing suivi
d’un moment de louange et de prière nous les
envoyions dans les secteurs du
jour. Vers 13h30 les équipes
revenaient au quartier général, et nous partagions le repas et ils faisaient le rapport de leur travail sur le terrain. Nous en faisions l’analyse, apportions les corrections nécessaires ainsi qu’un complément d’information. L’évangéliste Emmanuel Koum a chaque fois insisté sur la nécessité du suivi des
revenaient au quartier général, et nous partagions le repas et ils faisaient le rapport de leur travail sur le terrain. Nous en faisions l’analyse, apportions les corrections nécessaires ainsi qu’un complément d’information. L’évangéliste Emmanuel Koum a chaque fois insisté sur la nécessité du suivi des
âmes atteintes et des personnes contactées. Il a mis
l’accent sur l’importance des rendez-vous et de entretiens qui devraient être
quasi quotidiens avec eux jusqu’à leur intégration dans une communauté.
Certaines personnes rencontrées venaient d’autres églises. Pour ces cas-là, nous
leur avons conseillé de prendre contact avec les responsables de leurs églises
et qu’après un suivi nécessaire, ils leur remettent leurs fidèles, ce qui
serait en outre un encouragement pour les relations inter églises. Ce pourrait
également être une base pour la collaboration future. Il serait bon que dans
une région comme celle-là où la population chrétienne, environ 80% avant les
événements tragiques qu’a connu le pays et réduite à moins de 20% actuellement,
les chrétiens se mettent ensemble pour des actions communes d’évangélisation.
Les soirées publiques ont commencé le mardi soir,
24 juin à la grande place de la ville. C’est notre chanteur évangéliste,
Armando Gomes, qui a lancé cette campagne. Nous avions un handicape ce soir-là
car l’équipe de foot de la Côte d’Ivoire avait un match de la coupe du monde à
la télé. Néanmoins il y a eu une âme de gagnée et la Bible dit que les anges se
réjouissent dans le ciel à cette occasion-là. Nous bénissons le Seigneur !
Le lendemain, mercredi 25, c’est l’évangéliste Emmanuel Koum qui est intervenu
et le jeudi 26 Armando a conclu les réunions publiques à cette place. La
dernière soirée a eu lieu dans la cour de l’église de Canaan avec Emmanuel
Koum. Tout au long de ces soirées le Seigneur était avec nous. Dans l’ensemble,
de nombreuses âmes sont venues au Seigneur. Nous avons prié pour les malades et
pour les besoins. Armando a été très sollicité pour ses évangélisations par le
chant. Il est très souvent intervenu avant la prédication lors de toutes les
soirées et nous avons apprécié ses interventions. Le Seigneur a béni, que Son
nom soit glorifié !
Le Samedi 27, nous nous sommes réunis à l’église
Canaan pour une réunion de bilan et de recommandation avec les évangélistes qui
avaient pris part aux actions et les responsables de l’EMU-CI. Nous avons fait
le bilan de notre mission à Bouaké qui a été globalement positif. Nous avons
déploré qu’il y ait eu une aussi faible participation aux formations des
évangélistes, nous en espérions un minimum de 50 et nous n’en avons formé
qu’une trentaine. En outre, les évangélistes venant des villages voisins étant
rentrés dans leurs localités respectives après la mise en pratique du samedi,
ils n’ont pas participé aux actions à Bouaké. Ceci a réduit considérablement
l’équipe qui a fait de la porte à porte sur le terrain et rendu difficile le
suivi des convertis à l’occasion des actions porte à porte et évangélisation de
rue comme nous l’aurions souhaité. Nous avons ensuite déploré que les
responsables des églises aient déserté la formation destinée au leadership,
alors qu’elle était dispensée gratuitement. Nous avons prévenus que la
prochaine formation sur le leadership ne serait pas entièrement gratuite. Nous
avons également constaté que la majorité des personnes contactées par les
évangélistes étaient des musulmans, qu’il y avait une disponibilité évidente et
un réel besoin de ce côté-là, et qu’une formation appropriée s’avérait
nécessaire. Nous n’avions pas pu entreprendre des actions vers les localités
que les responsables nationaux avaient souhaité adjoindre à notre mission. Fort
de tous ces constats, nous avons fait les recommandations suivantes : nous
recommandons aux responsables de l’EMU-CI, notamment au responsable national
d’évangélisation et aux églises locales
-
De pourvoir aux besoins de déplacement des évangélistes
formés afin qu’ils puissent honorer leurs rendez-vous pour le suivi des âmes
jusqu’à leur insertion dans les églises de leurs localités.
-
De prévoir une formation spécifique complémentaire pour
l’évangélisation des musulmans
-
D’encourager les évangélistes formés à continuer le
travail sur le terrain dans les quartiers et dans les villages, notamment à se
joindre à ceux de Tchimou, Assékro, Béoumi et Sakassou qui ont suivi la
formation afin d’engager des actions d’évangélisation dans ces localités. Cela
pourrait se faire selon un programme tournant, une localité après l’autre afin
que les évangélistes, encore peu nombreux pour faire une campagne simultanée,
puissent réunir leurs forces pour accomplir ces actions.
-
De continuer cette formation après nous, en
encourageant la transmission par les responsables qui ont suivi cette formation.
Nous leur avons assuré de notre disponibilité si
nos programmes respectifs le permettent, et si nous sommes prévenus
suffisamment à temps pour nous organiser, pour revenir leur donner la main
d’association pour les formations et les actions sur le terrain. Le responsable
national de l’évangélisation a promis d’en parler au comité. En outre il a
encouragé le Dr Kébé-Mambo qui est à l’origine de notre mission, de suivre
notre programme et garder les contacts.
L’après-midi était consacré au Concert d’évangélisation
avec un chanteur chrétien très connu dans le pays, avec des interventions
d’autres chanteurs chrétiens de la ville. A cette occasion également, notre
collègue Armando Gomes a été invité à se joindre à l’équipe pour un tour de
chant. Ce fut un moment mémorable qui concluait les deux semaines d’actions que
nous avions conduise à Bouaké.
Le lendemain, lundi 29 juin, nous prenions le bus
qui nous
conduisait à Abidjan où Armando devait
prendre son vol pour son retour en Europe le même soir et moi le lendemain. Le pasteur Emmanuel Koum rentrait au Cameroun deux jours plus tard.
conduisait à Abidjan où Armando devait
prendre son vol pour son retour en Europe le même soir et moi le lendemain. Le pasteur Emmanuel Koum rentrait au Cameroun deux jours plus tard.
Nous voulons remercier tous ceux qui ont prié
pour que cette mission réussisse malgré la pluie. Le Seigneur a répondu à nos
prières : quand nous sommes arrivés, il pleuvait à torrent, certains
programmes à Dabou avaient été annulés pour cette raison. Arrivé à Bouaké nous
nous sommes opposés à l’annulation des programmes en plein air et nous avons
demandé la prière : chaque fois que nous envoyions les évangélistes sur le
terrain il cessait de pleuvoir jusqu’à leur retour. Quant aux soirées
publiques, même lorsque l’orage menaçait, nous ne recevions que quelques
gouttes et elle s’arrêtait. Mais le jour où nous avons pris le bus pour Abidjan
il s’est remis à pleuvoir des trombes au point que les inondations ont empêché
nos amis de Dabou de venir comme il était convenu pour nous tenir compagnie et
nous accompagner à l’aéroport. Le pasteur KOUM que j’ai eu au téléphone deux
jours après mon départ me disait qu’il pleuvait sans discontinuer depuis notre
départ. Que le Seigneur soit glorifié !
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