samedi 30 janvier 2016

DIASPORA TURQUIE 2015




La Consultation de la Diaspora en Turquie

Compte tenu du contexte actuel des migrations massives des populations moyen orientales en Europe, nous nous sommes réunis en Turquie, l’une des portes d’entrée de cette migration, du 4 au 11 octobre 2015, pour notre rencontre annuelle de l’évangélisation de la diaspora et par la diaspora en Europe. Cette rencontre s’est déroulée en deux phases. Une qui était consacrée à l’évangélisation parmi les musulmans, notamment dans les pays méditerranéens de l’Afrique du Nord au Moyen Orient avec la problématique des migrations massives depuis ces pays vers l’Europe, dues aux troubles dans ces Régions. Une deuxième devait se consacrer à la Diaspora Europe.

Évangélisation parmi les musulmans

Pendant toute la durée de la rencontre, nous commencions nos programmes les matins avec un groupe de prière auquel j’ai pris part de six heures du matin jusqu’à l’heure du petit déjeuner. Puis nous prenions un temps pour la louange suivi de la méditation. Des intervenants nous partageaient ensuite leurs expériences puis nous étions réparties par ateliers selon les intérêts de chacun dans des groupes spécifiques.

Pour des raisons de publication de nos rapports, je n’aborderai pas dans ce document le contenu de nos travaux, ni les interventions spécifiques. Nos travaux ont porté sur l’évaluation, comprendre les besoins pour atteindre les groupes de personnes non encore atteintes par l’évangile, le partage des expériences et l’urgence à atteindre ces populations. Après avoir été à l’écoute des différents ministères qui travaillent parmi les musulmans, nous avons examiné les mesures à prendre, comment les travailler ensemble, apporter les ressources et répondre de ces engagements. Un travail considérable est fait sur le terrain, mais beaucoup reste encore à faire, notamment dans le domaine de la formation. Un accent particulier a été mis sur la problématique des mouvements de migration, l’insécurité générale qui y est lié et ses conséquences. D’aucuns voient des problèmes dans ces mouvements migratoires, mais nous devrions les envisager comme une opportunité de moisson abondante. Des témoignages intéressants ont été partagés dans ce sens qui sont plus que surprenants.

Pour ce qui concerne les travaux par ateliers, compte tenu de mes engagements dans le MANI comme coordinateur pour la diaspora, je me suis intéressé à la région Asie du Sud-Est. Ce fut pour moi une occasion d’apprendre ce qui se passe dans cette région dont je venais de visiter une partie en Indonésie. Après avoir survolé la situation dans cette région depuis les Philippines jusqu’en Inde de l’Est en passant par la Malaisie et l’Indonésie, nous avons constaté qu’il n’y avait pas de vraies percées, notamment dans certains endroits, mais des réponses porteuses d’espoir. Un grand besoin est souligné pour cette région, c’est la formation de disciples autochtones pour l’évangélisation de la région par des chrétiens issus de celle-ci. Mais également l’élaboration de matériel en langues locales, traduction de la Bible ou des évangiles, ainsi que du matériel didactique pour la formation des ouvriers. Ce fut une occasion pour nouer des contacts avec des ministères œuvrant dans la région pour des actions communes futures.

La Consultation des Peuples de la Diaspora d’Europe

En dépit de tout ce qui avait déjà été fait et dit dans la première partie de cette consultation, cette deuxième partie fut à son tour monopolisée par la problématique des migrants en Europe. Après une brève présentation du mouvement qui nous réunissait dans la banlieue d’Istanbul, l’accent a été mis sur le mouvement migratoire actuel et ce que la Bible nous demande : prendre soin de l’étranger qui séjourne chez toi.

La situation : la Turquie est une plaque tournante de l’immigration actuelle parce qu’il est très facile d’y entrer quoique difficile de poursuivre son chemin. De ce fait, de nombreuses personnes viennent, tournent en rond et rentrent. Parfois ça peut durer longtemps. C’est leur unique opportunité d’être exposé à l’évangile.

De nombreuses raisons sont cause de cette migration dont l’essentiel est la persécution de chrétiens et des peuples minoritaires d’orient. Nous avons été sensibilisé à la situation des Yesidi en Irak, un génocide de notre siècle, la situation de souffrances des peuples de cette région, qu’ils soient chrétiens ou pas. Nous devons les voir d’abord à travers les yeux de Christ avant de les voir dans leur identité culturelle.

Nous avons examiné les différents moyens de leur présenter les évangiles, sans les brusquer, en tenant compte de leurs vécus et de leurs besoins. Certains de ces réfugiés avaient des vies meilleures que les nôtres et nous devons les accueillir en respectant leurs personnes, sans s’enquérir de leur religion, mais vivre Jésus avec eux, c’est ce qui doit influencer leur vies. Nous devons les aider sans créer de dépendance. Nous avons partagé les expériences d’associations qui prennent soin de ces réfugiés et nous avons constaté qu’il leur fallait de l’aide de la part des églises. La tâche étant très délicate, nécessite beaucoup de ressources humaines ; une formation de deux semaines sur place est nécessaire pour permettre une prise en charge avec risque minimal de la part des organisations chrétiennes. La prise en charge la plus efficace doit se faire dans les régions point d’entrée de ces immigrants, il serait plus facile par la suite de faire leur suivi une fois dans les pays d’accueil. Autrement, il y aurait risque de récupération par des organisations islamistes.

De nombreuses questions ont été abordées qui demandent réflexion de la part des églises et des chrétiens d’Europe. Ne soyons pas effrayés par rapport aux musulmans qui arrivent dans nos frontières, beaucoup ont déjà reçu, Dieu a fait le travail avant qu’ils n’arrivent. C’est un peu comme un fruit mûr qui n’attend que d’être cueilli. Il y a parmi eux, ceux qui n’attendent qu’un geste, un mot d’encouragement car le Seigneur a déjà fait le travail en amont. Il n’est souvent pas nécessaire de leur prêcher l’évangile coûte que coûte, vaille que vaille, il s’agit tout simplement de leur présenter Jésus et leur dire combien Il les aime. C’est en cela que les aidants ont besoin d’être formés. Et dans ces tâches, les églises européennes de la diaspora ont une grande part à prendre.

 

mercredi 6 janvier 2016

MISSION EN ASIE DU SUD-EST



En Papouasie-Indonésie


Mission en Papouasie Indonésie

Il s’est agi cette fois-ci, d’une mission accomplie pour compte du MANI, en tant que coordinateur pour la Diaspora. Lors d’une tournée qui m’avait conduit en Australie et en Nouvelle Calédonie, j’ai eu la grâce de rencontrer des populations mélanésiennes de Nouvelle Calédonie, du Vanuatu et de Fidji qui m’ont amené à réaliser que nous étions un peuple frère, avec beaucoup de similitudes quant à nos traditions et cultures ainsi que notre passé colonial et nos aspirations. Depuis lors j’ai eu à cœur le peuple mélanésien et je me suis engagé à prendre contact avec des responsables d’églises de ces nations. Lors de mon rapport à la Consultation du MANI à Abuja au Nigeria, j’ai proposé d’intégrer les mélanésiens dans la vision du mouvement comme faisant partie de la Diaspora. Ce n’est que l’année dernière que j’ai reçu le feu vert de l’équipe MANI pour établir des contacts avec les frères mélanésiens. J’ai donc commencé à entreprendre des recherches pour avoir des contacts sérieux avec des responsables d’églises de cette région, après avoir tout confié au Seigneur par la prière. Grâce Jon Lewis, un membre de l’équipe MANI le contact fut établi avec le pasteur Lipiyus de la Papouasie Indonésienne qui m’invita pour une formation du Leadership et des rencontres avec les pasteurs de la région. Après de nombreux rendez-vous manqués dont un lors de mon voyage aux Philippines, Nous avons enfin trouvé une date qui nous convenait tous.

C’est ainsi que je me suis rendu à Jayapura, capitale de la province de Papouasie faisant partie de l’Indonésie du 11 au 23 septembre 2015. Au départ je devais passer deux jours à Jakarta où je devais m’entretenir avec des responsables d’églises de cette région dont un pasteur que j’avais rencontré à la conférence organisée par le mouvement Lausanne aux Philippines, puis participer à un culte de baptême dans une communauté d’églises à trois heures de Jakarta. Je devais ensuite prendre l’avion pour Jayapura où je devais prêcher dans plusieurs églises et surtout assurer un séminaire de formation du leadership. J’ai été très bien  accueilli à mon arrivée Jakarta où j’ai appris un changement de programme de dernière minute. Le personnel envoyé par le pasteur Lipiyus m’ayant pris en charge à ma sortie de l’avions a immédiatement procédé l’enregistrement de mon bagage pour un vol en classe affaire pour Jayapura, puis après m’avoir installé au salon VIP de l’aéroport, m’a transmis les instructions pour la suite de mon voyage en me précisant que je serai rejoint par le pasteur Lipiyus et son épouse quelques heures plus tard pour embarquer ensemble.

Après deux jours de voyage en avions nous sommes enfin arrivés à 7 heures du matin à l’aéroport de Jayapura où nous avons été accueillis au salon présidentiel avant de continuer notre route. J’ai été installé à l’hôtel pour quelques heures car j’avais été informé dès la rencontre avec mon hôte, que je devais prendre la parole lors d’une cérémonie religieuse  à laquelle participait le Gouverneur de la province, le Commandant Militaire, un général 3 étoiles et son épouse, ainsi que le Commandant de la Police, lui aussi général 2 étoiles. Le message que le Seigneur m’a donné d’apporter devant ce parterre d’autorité portait sur « Liberty and Grace, Signs of God’s Love for us » La liberté et la grâce, marques de l’amour de Dieu pour nous. Ce fut un message court et percutant à l’issu duquel j’ai eu le privilège de prier pour les responsables de la police et de l’armée pour leur consécration. Le Seigneur s’est glorifié !

Le lendemain dimanche 13 septembre, j’ai été invité à apporter le message dans une église de

maison, appelée ainsi car elle se tient dans la cours d’une grande propriété, mais en fait elle est plus grande que notre église à Strasbourg. J’appris plus tard qu’il s’agissait de la maison du pasteur Lipiyus qu’il a mis à la disposition de cette communauté qui rassemble la plupart des hauts fonctionnaires de la région, dont le gouverneur qui était également présent avec sa famille ce jour-là. Un chant introduisait mon message qui portait sur le thème « Go dis doing extraordinary things with ordinary people » Dieu fait des choses extraordinaires avec des gens ordinaires. Là aussi le Seigneur s’est glorifié !

Le lundi 14 septembre, rendez-vous avait été pris avec les pasteurs des églises de la pentecôte avec lesquels je me suis entretenu pendant deux heures. Ils étaient 32 pasteurs dirigeants d’églises venus de toute la région. Certains avaient fait plus de 100km en moto pour participer à cette réunion. J’ai tout d’abord commencé par une présentation sur Power Point de notre mouvement et sa vision, puis je les ai exhortés sur l’importance de la formation des disciples et nous avons terminé avec une série de questions-réponses. Compte tenu des retours que j’avais de la part de quelques-uns parmi eux, je leur ai laissé un matériel de formation de disciple, la série « Discipleship Essential » édité par l’un de nos partenaires, Twr Canada (Trans World Radio). L’échange a été très intéressant et enrichissant pour nous tous. Ils ont décidé d’envoyer deux de leurs leaders d’églises les représenter à la Consultation de MANI en Ethiopie en mars 2016. Si ce ne fut le rendez-vous avec le Gouverneur, nous aurions échangé plus longtemps.

Après cette rencontre, nous avons retrouvé le pasteur Lipiyus dans un restaurant non loin des bureaux du gouverneur. Là aussi, il était en réunion avec une quinzaine de pasteurs avec lesquels nous avons également échangé et le Seigneur m’a donné de prophétiser sur l’un d’entre eux, je crois qu’il s’agissait du plus jeune. Ce fut également un moment extraordinaire ! Qu’il est bon de se laisser conduire par le Seigneur car alors c’est Lui qui accompli ces choses extraordinaires avec des hommes aussi ordinaires que nous.

Après quoi, mon hôte nous a conduits chez le Gouverneur de la province. Je rappelle au passage que cette province est aussi grande que le territoire de la France métropolitaine. C’est un territoire qui connait un mouvement indépendantiste qui fait de temps en temps parler de lui par de clashs avec les représentants du gouvernement indonésien. Les papous, mélanésiens, se sont toujours sentis colonisés par l’Indonésie qui envoie les populations asiatiques envahir ce territoire, ce qui a eu pour conséquence de susciter une animosité entre les populations autochtones qui se sentent dépossédées de leurs biens et les populations asiatiques musulmanes de surcroit. Grâce aux efforts de médiation du pasteur Lipiyus, c’est la première fois qu’un gouverneur papou est envoyé pour gouverner ce territoire. En outre, même si les commandants militaire et de la police ne sont pas d’origine papous, ils ont été nommé sur proposition de ce frère qui semble avoir une grande influence dans ce pays. J’appris par la suite que ce frère, pour ceux qui connaissent l’histoire de l’enfant de la paix, est le fils de ce chef de village qui fut le premier converti par les missionnaires blancs venue en Papouasie.
Nous sommes alors arrivés au palais du gouverneur et là, nous avons traversé des salles d’attente remplies de monde, des gens qui attendaient d’être reçus en audience par le gouverneur, et un officier nous conduisit directement dans son bureau. Il y avait déjà là, un de ses « Ministres » en audience avec lui. Nous sommes entrés dans une salle immense, difficile à décrire en deux mots. A droite se trouvait une immense table ovale semblable à celle du Conseil des Ministres, à gauche, deux salons richement meublés vers lesquels l’officier de service nous a dirigés. Nous nous sommes installés sur celui tout près du bureau « présidentiel » qui se trouvait au fond de la salle et aussitôt, le gouverneur prit congé de son ministre pour venir nous rejoindre au salon contiguë à son bureau. D’emblée il a commencé par se plaindre du surcroit de travail que lui donne cette promotion au poste de gouverneur de cette grande région. Je saisi l’occasion pour lui demander s’il m’autorisait à prier pour lui. Et là, une chose extraordinaire se produisit, non seulement j’ai prié pour lui, mais encore par la grâce de Dieu, je lui ai rendu ministère tel que je ne m’y attendais pas moi-même. Il en avait vraiment besoin. Je suis persuadé que c’est le Seigneur qui m’avait conduit là spécialement pour lui. Après quoi, je présentai notre mouvement et lui exposai le but de ma mission en Papouasie. À la fin de mon exposé, laissant tomber tout le programme qui l’attendait, il nous demanda de le suivre à son domicile pour y continuer l’entretien. Là aussi j’ai été reçu comme un prince avec une collation semblable à un apéritif dînatoire. Après avoir béni sa maison, il m’invita pour un entretien personnel dans un salon retiré où à son tour il m’a béni. Que l’Eternel Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ soit béni !

Le reste du séjour a été moins palpitant. Plusieurs rendez-vous ont été annulés par le fait que le pasteur Lipiyus ayant été sollicité par le gouvernement de son pays pour une médiation dans les High Lands où les indépendantistes s’étaient rebellés, a dû s’absenter quelques jours pour cette mission. Entretemps j’ai participé à un séminaire théologique qui avait lieu dans une église de Jayapura qui m’a permis de me rendre compte des besoins en formation des pasteurs de la région. Deux américains étaient venus de Californie pour assurer cette formation. Ce fut également l’occasion de prier notamment pour les malades.

Le Seigneur m’a encore conduit à faire de nombreuses autres choses, notamment des prières pour les

personnes que j’ai été amené à visiter, des prières de consécration pour des personnes, des projets etc. Le dernier dimanche était le jour de célébration du premier anniversaire de l’union des églises protestantes évangéliques de la Papouasie qui a vu le jour une année auparavant. Ce fut un culte spécial ou il m’a été donné d’intervenir brièvement pour présenter le MANI et ma mission en Papouasie. J’en ai profité pour lancer une très courte exhortation invitant à la consécration à Dieu. C’était un culte solennel où les interventions avaient des allures de discours politiques. Cet après-midi-là je devais encore retrouver les pasteurs pour la formation à la « Global Mission » (Mission Mondiale). A cette occasion j’ai de nouveau exhorté les pasteurs à se former eux-mêmes et à assurer la formation des disciples. J’ai encore laissé non seulement le matériel de formation de notre partenaire TWR, mais encore celui plus complet de GWP (Glood Word Partnership), notre partenaire dans le cadre de l’organisation des évangélistes d’Europe, le Forum des Evangélistes d’Europe. J’ai partagé avec eux une vision que j’ai reçue pour la Papouasie : de là viendra un réveil qui commencera par cette île et se propagera dans toute l’Indonésie et au-delà, c’est pourquoi le Seigneur veut les préparer. Cette vision fut confirmée plus tard en Turquie par un missionnaire américain qui a dit la même chose avec plus de précisions lors des ateliers par région. J’avais choisi de me joindre à la Région Asie du Sud-Est. Béni sois-tu Seigneur !

En conclusion, beaucoup de travail doit être fait dans ces régions au niveau des pasteurs premièrement et des formateurs. Mon passage au séminaire théologique des américains m’a fait constater qu’en dehors des pasteurs des Eglise de Pentecôte, rares étaient les pasteurs qui consacraient une heure par an à la lecture et la méditation de la parole. Comment peut-on dans ces conditions former des disciples ? Voilà un domaine dans lequel une collaboration avec les églises africaines est non seulement possible, mais nécessaire. Nous pouvons par ce biais bâtir un pont entre l’Afrique et nos frères mélanésiens. Nous avons pris de rendez-vous dont le premier est la participation d’une délégation aux assises de notre mouvement prévu à Addis-Abeba du 7 au 12 mars 2016. Le second est à déterminer : la formation du leadership et des disciples.

Là aussi, que le Seigneur soit glorifié!