La Consultation de la Diaspora en Turquie
Compte tenu du contexte actuel des migrations
massives des populations moyen orientales en Europe, nous nous sommes réunis en
Turquie, l’une des portes d’entrée de cette migration, du 4 au 11 octobre 2015,
pour notre rencontre annuelle de l’évangélisation de la diaspora et par la
diaspora en Europe. Cette rencontre s’est déroulée en deux phases. Une qui
était consacrée à l’évangélisation parmi les musulmans, notamment dans les pays
méditerranéens de l’Afrique du Nord au Moyen Orient avec la problématique des
migrations massives depuis ces pays vers l’Europe, dues aux troubles dans ces
Régions. Une deuxième devait se consacrer à la Diaspora Europe.
Évangélisation parmi les musulmans
Pendant toute la durée de la rencontre, nous
commencions nos programmes les matins avec un groupe de prière auquel j’ai pris
part de six heures du matin jusqu’à l’heure du petit déjeuner. Puis nous
prenions un temps pour la louange suivi de la méditation. Des intervenants nous
partageaient ensuite leurs expériences puis nous étions réparties par ateliers
selon les intérêts de chacun dans des groupes spécifiques.
Pour des raisons de publication de nos rapports,
je n’aborderai pas dans ce document le contenu de nos travaux, ni les
interventions spécifiques. Nos travaux ont porté sur l’évaluation, comprendre
les besoins pour atteindre les groupes de personnes non encore atteintes par
l’évangile, le partage des expériences et l’urgence à atteindre ces
populations. Après avoir été à l’écoute des différents ministères qui
travaillent parmi les musulmans, nous avons examiné les mesures à prendre,
comment les travailler ensemble, apporter les ressources et répondre de ces
engagements. Un travail considérable est fait sur le terrain, mais beaucoup reste
encore à faire, notamment dans le domaine de la formation. Un accent particulier
a été mis sur la problématique des mouvements de migration, l’insécurité
générale qui y est lié et ses conséquences. D’aucuns voient des problèmes dans
ces mouvements migratoires, mais nous devrions les envisager comme une
opportunité de moisson abondante. Des témoignages intéressants ont été partagés
dans ce sens qui sont plus que surprenants.
Pour ce qui concerne les travaux par ateliers,
compte tenu de mes engagements dans le MANI comme coordinateur pour la diaspora,
je me suis intéressé à la région Asie du Sud-Est. Ce fut pour moi une occasion
d’apprendre ce qui se passe dans cette région dont je venais de visiter une partie
en Indonésie. Après avoir survolé la situation dans cette région depuis les
Philippines jusqu’en Inde de l’Est en passant par la Malaisie et l’Indonésie,
nous avons constaté qu’il n’y avait pas de vraies percées, notamment dans
certains endroits, mais des réponses porteuses d’espoir. Un grand besoin est
souligné pour cette région, c’est la formation de disciples autochtones pour
l’évangélisation de la région par des chrétiens issus de celle-ci. Mais
également l’élaboration de matériel en langues locales, traduction de la Bible
ou des évangiles, ainsi que du matériel didactique pour la formation des
ouvriers. Ce fut une occasion pour nouer des contacts avec des ministères
œuvrant dans la région pour des actions communes futures.
La Consultation des Peuples de la Diaspora
d’Europe
En dépit de tout ce qui avait déjà été fait et
dit dans la première partie de cette consultation, cette deuxième partie fut à
son tour monopolisée par la problématique des migrants en Europe. Après une
brève présentation du mouvement qui nous réunissait dans la banlieue
d’Istanbul, l’accent a été mis sur le mouvement migratoire actuel et ce que la
Bible nous demande : prendre soin de l’étranger qui séjourne chez toi.
La situation : la Turquie est une plaque
tournante de l’immigration actuelle parce qu’il est très facile d’y entrer
quoique difficile de poursuivre son chemin. De ce fait, de nombreuses personnes
viennent, tournent en rond et rentrent. Parfois ça peut durer longtemps. C’est
leur unique opportunité d’être exposé à l’évangile.
De nombreuses raisons sont cause de cette
migration dont l’essentiel est la persécution de chrétiens et des peuples
minoritaires d’orient. Nous avons été sensibilisé à la situation des Yesidi en
Irak, un génocide de notre siècle, la situation de souffrances des peuples de
cette région, qu’ils soient chrétiens ou pas. Nous devons les voir d’abord à
travers les yeux de Christ avant de les voir dans leur identité culturelle.
Nous avons examiné les différents moyens de leur présenter
les évangiles, sans les brusquer, en tenant compte de leurs vécus et de leurs
besoins. Certains de ces réfugiés avaient des vies meilleures que les nôtres et
nous devons les accueillir en respectant leurs personnes, sans s’enquérir de
leur religion, mais vivre Jésus avec eux, c’est ce qui doit influencer leur
vies. Nous devons les aider sans créer de dépendance. Nous avons partagé les
expériences d’associations qui prennent soin de ces réfugiés et nous avons
constaté qu’il leur fallait de l’aide de la part des églises. La tâche étant
très délicate, nécessite beaucoup de ressources humaines ; une formation
de deux semaines sur place est nécessaire pour permettre une prise en charge
avec risque minimal de la part des organisations chrétiennes. La prise en
charge la plus efficace doit se faire dans les régions point d’entrée de ces
immigrants, il serait plus facile par la suite de faire leur suivi une fois dans
les pays d’accueil. Autrement, il y aurait risque de récupération par des
organisations islamistes.
De nombreuses questions ont été abordées qui demandent
réflexion de la part des églises et des chrétiens d’Europe. Ne soyons pas
effrayés par rapport aux musulmans qui arrivent dans nos frontières, beaucoup
ont déjà reçu, Dieu a fait le travail avant qu’ils n’arrivent. C’est un peu
comme un fruit mûr qui n’attend que d’être cueilli. Il y a parmi eux, ceux qui
n’attendent qu’un geste, un mot d’encouragement car le Seigneur a déjà fait le
travail en amont. Il n’est souvent pas nécessaire de leur prêcher l’évangile
coûte que coûte, vaille que vaille, il s’agit tout simplement de leur présenter
Jésus et leur dire combien Il les aime. C’est en cela que les aidants ont
besoin d’être formés. Et dans ces tâches, les églises européennes de la
diaspora ont une grande part à prendre.
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