En Papouasie-Indonésie |
Mission en Papouasie Indonésie
Il s’est agi cette fois-ci, d’une mission
accomplie pour compte du MANI, en tant que coordinateur pour la Diaspora. Lors
d’une tournée qui m’avait conduit en Australie et en Nouvelle Calédonie, j’ai
eu la grâce de rencontrer des populations mélanésiennes de Nouvelle Calédonie,
du Vanuatu et de Fidji qui m’ont amené à réaliser que nous étions un peuple
frère, avec beaucoup de similitudes quant à nos traditions et cultures ainsi que
notre passé colonial et nos aspirations. Depuis lors j’ai eu à cœur le peuple
mélanésien et je me suis engagé à prendre contact avec des responsables
d’églises de ces nations. Lors de mon rapport à la Consultation du MANI à Abuja
au Nigeria, j’ai proposé d’intégrer les mélanésiens dans la vision du mouvement
comme faisant partie de la Diaspora. Ce n’est que l’année dernière que j’ai
reçu le feu vert de l’équipe MANI pour établir des contacts avec les frères
mélanésiens. J’ai donc commencé à entreprendre des recherches pour avoir des
contacts sérieux avec des responsables d’églises de cette région, après avoir
tout confié au Seigneur par la prière. Grâce Jon Lewis, un membre de l’équipe
MANI le contact fut établi avec le pasteur Lipiyus de la Papouasie Indonésienne
qui m’invita pour une formation du Leadership et des rencontres avec les
pasteurs de la région. Après de nombreux rendez-vous manqués dont un lors de
mon voyage aux Philippines, Nous avons enfin trouvé une date qui nous convenait
tous.
C’est ainsi que je me suis rendu à Jayapura,
capitale de la province de Papouasie faisant partie de l’Indonésie du 11 au 23
septembre 2015. Au départ je devais passer deux jours à Jakarta où je devais
m’entretenir avec des responsables d’églises de cette région dont un pasteur
que j’avais rencontré à la conférence organisée par le mouvement Lausanne aux
Philippines, puis participer à un culte de baptême dans une communauté
d’églises à trois heures de Jakarta. Je devais ensuite prendre l’avion pour
Jayapura où je devais prêcher dans plusieurs églises et surtout assurer un
séminaire de formation du leadership. J’ai été très bien accueilli à mon arrivée Jakarta où j’ai
appris un changement de programme de dernière minute. Le personnel envoyé par
le pasteur Lipiyus m’ayant pris en charge à ma sortie de l’avions a
immédiatement procédé l’enregistrement de mon bagage pour un vol en classe
affaire pour Jayapura, puis après m’avoir installé au salon VIP de l’aéroport,
m’a transmis les instructions pour la suite de mon voyage en me précisant que
je serai rejoint par le pasteur Lipiyus et son épouse quelques heures plus tard
pour embarquer ensemble.
Après deux jours de voyage en avions nous sommes
enfin arrivés à 7 heures du matin à l’aéroport de Jayapura où nous avons été
accueillis au salon présidentiel avant de continuer notre route. J’ai été
installé à l’hôtel pour quelques heures car j’avais été informé dès la
rencontre avec mon hôte, que je devais prendre la parole lors d’une cérémonie
religieuse à laquelle participait le
Gouverneur de la province, le Commandant Militaire, un général 3 étoiles et son
épouse, ainsi que le Commandant de la Police, lui aussi général 2 étoiles. Le
message que le Seigneur m’a donné d’apporter devant ce parterre d’autorité
portait sur « Liberty and Grace, Signs of God’s Love for us » La
liberté et la grâce, marques de l’amour de Dieu pour nous. Ce fut un message
court et percutant à l’issu duquel j’ai eu le privilège de prier pour les
responsables de la police et de l’armée pour leur consécration. Le Seigneur
s’est glorifié !
Le lendemain dimanche 13 septembre, j’ai été
invité à apporter le message dans une église de
maison, appelée ainsi car elle
se tient dans la cours d’une grande propriété, mais en fait elle est plus
grande que notre église à Strasbourg. J’appris plus tard qu’il s’agissait de la
maison du pasteur Lipiyus qu’il a mis à la disposition de cette communauté qui
rassemble la plupart des hauts fonctionnaires de la région, dont le gouverneur
qui était également présent avec sa famille ce jour-là. Un chant introduisait
mon message qui portait sur le thème « Go dis doing extraordinary things
with ordinary people » Dieu fait des choses extraordinaires avec des gens
ordinaires. Là aussi le Seigneur s’est glorifié !
Le lundi 14 septembre, rendez-vous avait été pris
avec les pasteurs des églises de la pentecôte avec lesquels je me suis
entretenu pendant deux heures. Ils étaient 32 pasteurs dirigeants d’églises
venus de toute la région. Certains avaient fait plus de 100km en moto pour
participer à cette réunion. J’ai tout d’abord commencé par une présentation sur
Power Point de notre mouvement et sa vision, puis je les ai exhortés sur
l’importance de la formation des disciples et nous avons terminé avec une série
de questions-réponses. Compte tenu des retours que j’avais de la part de
quelques-uns parmi eux, je leur ai laissé un matériel de formation de disciple,
la série « Discipleship Essential » édité par l’un de nos
partenaires, Twr Canada (Trans World Radio). L’échange a été très intéressant
et enrichissant pour nous tous. Ils ont décidé d’envoyer deux de leurs leaders
d’églises les représenter à la Consultation de MANI en Ethiopie en mars 2016.
Si ce ne fut le rendez-vous avec le Gouverneur, nous aurions échangé plus
longtemps.
Après cette rencontre, nous avons retrouvé le
pasteur Lipiyus dans un restaurant non loin des bureaux du gouverneur. Là
aussi, il était en réunion avec une quinzaine de pasteurs avec lesquels nous
avons également échangé et le Seigneur m’a donné de prophétiser sur l’un
d’entre eux, je crois qu’il s’agissait du plus jeune. Ce fut également un
moment extraordinaire ! Qu’il est bon de se laisser conduire par le
Seigneur car alors c’est Lui qui accompli ces choses extraordinaires avec des
hommes aussi ordinaires que nous.
Après quoi, mon hôte nous a conduits chez le
Gouverneur de la province. Je rappelle au passage que cette province est aussi
grande que le territoire de la France métropolitaine. C’est un territoire qui
connait un mouvement indépendantiste qui fait de temps en temps parler de lui
par de clashs avec les représentants du gouvernement indonésien. Les papous,
mélanésiens, se sont toujours sentis colonisés par l’Indonésie qui envoie les
populations asiatiques envahir ce territoire, ce qui a eu pour conséquence de
susciter une animosité entre les populations autochtones qui se sentent
dépossédées de leurs biens et les populations asiatiques musulmanes de
surcroit. Grâce aux efforts de médiation du pasteur Lipiyus, c’est la première
fois qu’un gouverneur papou est envoyé pour gouverner ce territoire. En outre, même
si les commandants militaire et de la police ne sont pas d’origine papous, ils
ont été nommé sur proposition de ce frère qui semble avoir une grande influence
dans ce pays. J’appris par la suite que ce frère, pour ceux qui connaissent
l’histoire de l’enfant de la paix, est le fils de ce chef de village qui fut le
premier converti par les missionnaires blancs venue en Papouasie.
Nous sommes alors arrivés au palais du gouverneur
et là, nous avons traversé des salles d’attente remplies de monde, des gens qui
attendaient d’être reçus en audience par le gouverneur, et un officier nous
conduisit directement dans son bureau. Il y avait déjà là, un de ses
« Ministres » en audience avec lui. Nous sommes entrés dans une salle immense,
difficile à décrire en deux mots. A droite se trouvait une immense table ovale
semblable à celle du Conseil des Ministres, à gauche, deux salons richement
meublés vers lesquels l’officier de service nous a dirigés. Nous nous sommes
installés sur celui tout près du bureau « présidentiel » qui se
trouvait au fond de la salle et aussitôt, le gouverneur prit congé de son ministre
pour venir nous rejoindre au salon contiguë à son bureau. D’emblée il a
commencé par se plaindre du surcroit de travail que lui donne cette promotion
au poste de gouverneur de cette grande région. Je saisi l’occasion pour lui
demander s’il m’autorisait à prier pour lui. Et là, une chose extraordinaire se
produisit, non seulement j’ai prié pour lui, mais encore par la grâce de Dieu,
je lui ai rendu ministère tel que je ne m’y attendais pas moi-même. Il en avait
vraiment besoin. Je suis persuadé que c’est le Seigneur qui m’avait conduit là
spécialement pour lui. Après quoi, je présentai notre mouvement et lui exposai
le but de ma mission en Papouasie. À la fin de mon exposé, laissant tomber tout
le programme qui l’attendait, il nous demanda de le suivre à son domicile pour y
continuer l’entretien. Là aussi j’ai été reçu comme un prince avec une
collation semblable à un apéritif dînatoire. Après avoir béni sa maison, il
m’invita pour un entretien personnel dans un salon retiré où à son tour il m’a
béni. Que l’Eternel Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ soit
béni !
Le reste du séjour a été moins palpitant.
Plusieurs rendez-vous ont été annulés par le fait que le pasteur Lipiyus ayant
été sollicité par le gouvernement de son pays pour une médiation dans les High
Lands où les indépendantistes s’étaient rebellés, a dû s’absenter quelques
jours pour cette mission. Entretemps j’ai participé à un séminaire théologique
qui avait lieu dans une église de Jayapura qui m’a permis de me rendre compte
des besoins en formation des pasteurs de la région. Deux américains étaient
venus de Californie pour assurer cette formation. Ce fut également l’occasion
de prier notamment pour les malades.
Le Seigneur m’a encore conduit à faire de
nombreuses autres choses, notamment des prières pour les
personnes que j’ai été
amené à visiter, des prières de consécration pour des personnes, des projets
etc. Le dernier dimanche était le jour de célébration du premier anniversaire
de l’union des églises protestantes évangéliques de la Papouasie qui a vu le
jour une année auparavant. Ce fut un culte spécial ou il m’a été donné
d’intervenir brièvement pour présenter le MANI et ma mission en Papouasie. J’en
ai profité pour lancer une très courte exhortation invitant à la consécration à
Dieu. C’était un culte solennel où les interventions avaient des allures de
discours politiques. Cet après-midi-là je devais encore retrouver les pasteurs
pour la formation à la « Global Mission » (Mission Mondiale). A cette
occasion j’ai de nouveau exhorté les pasteurs à se former eux-mêmes et à
assurer la formation des disciples. J’ai encore laissé non seulement le
matériel de formation de notre partenaire TWR, mais encore celui plus complet
de GWP (Glood Word Partnership), notre partenaire dans le cadre de
l’organisation des évangélistes d’Europe, le Forum des Evangélistes d’Europe. J’ai
partagé avec eux une vision que j’ai reçue pour la Papouasie : de là
viendra un réveil qui commencera par cette île et se propagera dans toute
l’Indonésie et au-delà, c’est pourquoi le Seigneur veut les préparer. Cette
vision fut confirmée plus tard en Turquie par un missionnaire américain qui a
dit la même chose avec plus de précisions lors des ateliers par région. J’avais
choisi de me joindre à la Région Asie du Sud-Est. Béni sois-tu Seigneur !
En conclusion, beaucoup de travail doit être fait
dans ces régions au niveau des pasteurs premièrement et des formateurs. Mon
passage au séminaire théologique des américains m’a fait constater qu’en dehors
des pasteurs des Eglise de Pentecôte, rares étaient les pasteurs qui
consacraient une heure par an à la lecture et la méditation de la parole. Comment
peut-on dans ces conditions former des disciples ? Voilà un domaine dans
lequel une collaboration avec les églises africaines est non seulement
possible, mais nécessaire. Nous pouvons par ce biais bâtir un pont entre
l’Afrique et nos frères mélanésiens. Nous avons pris de rendez-vous dont le
premier est la participation d’une délégation aux assises de notre mouvement
prévu à Addis-Abeba du 7 au 12 mars 2016. Le second est à déterminer : la
formation du leadership et des disciples.
Là aussi, que le Seigneur soit glorifié!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire