mardi 10 octobre 2017

MISSION EN CÔTE D'IVOIRE 2017


L’Église du Pasteur Albert KOUASSI à DABOU




Mission en Côte d’Ivoire 2017

Je me suis rendu deux fois en Côte d’Ivoire, d’abord du 13 au 27 avril pour prendre part à la Consultation CRAF 2017 qui s’est tenue à Grand Bassam du 18 au 23 avril 2017. Je devais continuer un deuxième programme qui avait été préparé par le Délégué Régional pour l’Afrique de l’Ouest de la Maéva Sev C-I. Celui-ci devait avoir lieu à Bouaké du 24 au 27 avril. Je me suis rendu une deuxième fois dans ce pays du 13 juin au 12 juillet, pour le même programme qui n’a pas pu se tenir comme nous l’avions prévu, et pour l’inauguration du conteneur humanitaire que la Maéva Sev France a envoyé à Bouaké avec le partenariat du Conseil Régional de Bouaké pour les hôpitaux publics et le Centre de Santé Maéva Sev de de cette région.

Premier voyage

Avant ce voyage, nous avions reçu en France à l’occasion de notre Assemblée Générale annuelle, le responsable de la Maéva Sev Côte d’Ivoire, le Dr Germain Kébé-Mambo. C’est avec lui que tout le programme de ma visite a été conçu et organisé. Il me précédait d’une semaine et devait me récupérer à Abidjan après la consultation CRAF de Grand Bassam, pour nous rendre à Bouaké. Nous apprenions quelques jours après notre séparation qu’à son arrivé à Abidjan il fut victime d’un AVC et avait tout le côté droit paralysé.

La première partie de cette mission s’était bien déroulé et à ma surprise, personne n’avait pris le relais pour l’organisation de ma visite à Bouaké. Il y avait au programme un séminaire de formation pour les femmes chrétiennes sur la micro entreprise, la visite du projet en cours de la microentreprise de culture de manioc et de production d’atiéké, aliment de base dans ce pays. Je devais rencontrer les dames qui ont bénéficié de ce financement de la Maéva Sev afin de faire le point sur l’évolution de leur entreprise. Je devais ensuite assurer une formation des prédicateurs de l’EMU Bouaké. Mais à ma surprise, aucun responsable ne répondait à l’appel. Quant aux démarches pour le dédouanement du conteneur personne n’en parlait. J’ai donc dû, après Grand Bassam, me replier sur Dabou où je fus reçu par le Pasteur Albert Kouassi. De là je décidai de convoquer le bureau de la Maéva Sev à Bouaké pour désigner un nouveau responsable par intérim pour une prise en charge de l’Antenne ivoirienne et afin de commencer les démarches de dédouanement du conteneur qui étaient au point mort depuis l’accident du Dr Mambo. A l’issu d’un voyage rapide à Bouaké et d’une réunion marathon avec le bureau de Bouaké, le frère Dadié Abraham KOUASSI fut pressenti à ce poste à l’unanimité. Il s’engagea à faire le nécessaire pour le dédouanement du conteneur. Avant d’entreprendre le voyage pour Bouaké, je m’étais rendu au Centre Administratif à Abidjan avec le pasteur Albert pour rencontrer le Conseiller Régional de Bouaké et celui-ci nous avait donné toutes les assurances que ses services allaient s’occuper de ce dédouanement. Voilà pourquoi nous avions convenue d’une deuxième mission en juin pour la réception de ce conteneur et la réalisation des séminaires qui n’avaient pas pu avoir lieu.

Deuxième voyage

Le second voyage fut immédiatement programmé en juin. Je me rendis alors en Côte d’Ivoire pour une seconde fois  dans la même année, pour rattraper l’échec  de la première mission. Que ne fut ma surprise lorsque je réalisais que rien n’avait avancé, pas plus qu’à ma première visite. Je dus me rendre à plusieurs reprises à Abidjan pour aider le frère Dadié à entreprendre les démarches pour le dédouanement du conteneur. Nous avions réussi à obtenir les exonérations pour le TC, mais malgré cela nous nous sommes retrouvés avec une somme de 6 millions de francs cfa à régler, dont la moitié en surestaries. A la date d’aujourd’hui cette somme a encore considérablement augmenté ! C’est sur cette déception que j’ai quitté la Côte d’ivoire le 12 juillet.

Une fois de plus, personne n’a pu organiser le deuxième programme de Bouaké, le frère Dadié étant absorbé par le travail de dédouanement du TC à Abidjan, personne n’a pris le relais à Bouaké. N’eut été le programme avec l’église du pasteur Albert KOUASSI, cette deuxième mission se serait soldé elle aussi par un échec.

En effet, tout mon séjour s’est finalement déroulé chez le pasteur Albert qui m’a confié toutes les prédications de son église où pendant les quatre dimanches où j’étais en Côte d’ivoire, j’ai donné une série de prédications séminaires sur le thème de la « Théologie de l’Amour de Dieu. » Ce fut des moments mémorables de partage, louange et adoration avec le peuple de Dieu.

Dans l'église du Pasteur KOUASSI

CONSULTATION REGIONALE POUR L'AFRIQUE FRANCOPHONE

CRAF Côte d'Ivoire 2017




La Consultation CRAF à Grand Bassam

Du 18 au 23 avril 2017 s’est tenue à Grand Bassam en Côte d’Ivoire, la Consultation CRAF 2017. Le thème de cette rencontre était : « Ramener l’Evangile du Royaume, la Formation biblique et la Mission Intégrale dans l’Eglise Locale »

Cette consultation a rassemblé des responsables de ministères et d’œuvres ayant une expertise et une perspective spéciales sur un ou des sujets spécifiques, des responsables d’influence susceptibles de mettre en application les recommandations de la consultation. Chacun des participants était invité à contribuer dans un groupe de travail en y apportant une perspective unique basée sur son rôle de leader, le contexte et le lieu géographique de son ministère.

C’est ainsi que j’ai été appelé à faciliter un groupe de travail sur le Mouvement des Réfugiés en rapport avec le thème global. Nous connaissons partout dans le monde un afflux de réfugiés venant des régions où sont localisés les conflits socio-militaires, la famine ou la persécution d’une partie des populations de ces endroits. C’est un challenge pour les églises locales car ces réfugiés viennent la plupart du temps des régions non atteintes ou moins atteintes par l’évangile du salut. Ces personnes sont le plus souvent en situation de fragilité et nécessitent un soutien psychologique et spirituel que l’Eglise de Jésus-Christ est bien placée pour leur apporter. L’Eglise d’Afrique a une grande part à prendre dans ce challenge, ce d’autant que le continent africain est celui qui accueille le plus de réfugiés dans le monde.

En effet, selon l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM), il y avait 65,3 millions de réfugiés dans le monde en 2015. Des personnes qui ont été déplacées de force en raison des persécutions, des conflits, de la violence généralisée ou des violations des droits de l’homme. Un article du journal Jeune Afrique du 25 juin 2015 évaluait la part de réfugiés sur le continent africain entre 17 et 20 millions, estimant que ces chiffres étaient sous-évalués faute de données fiables, soit environ 32% des réfugiés de la planète ! Ce qui signifie que le continent le plus pauvre accueille sans tapage médiatique, en silence, le 1/3 de la population de réfugiés du monde. Par ailleurs, un article du journal Le Monde signé par Philippe Rekacewicz et intitulé « Réfugiés et demandeurs d’asile concentré dans les pays pauvres » stipulait que les Etats en voie de développement, en premier lieu les plus démunis, accueillent 80% des exilés. Le plus souvent ces migrants y survivent de façon très précaire. La plupart se voient refuser l’accès aux nations industrialisées ainsi que le droit d’asile.

Nous avons ensuite exposé sur l’opportunité que constituait le mouvement des réfugiés pour l’église d’atteindre les non atteints sans bouger de chez soi. Les populations en exile sont souvent plus ouvertes à l’évangile et les enfants de Dieu sont appelés à saisir les possibilités de ce service d’amour (Jean 13 :35), en partageant la bonne nouvelle en saison et hors saison (1 Timothée 4 :2 ; Actes 8 :4-5), et en faisant des disciples (Actes 11 :26 ; Philippiens 4 :22 ; Genèse 39 :2 ; 41, 50 :20). Cet appel s’adresse aux enfants de Dieu aussi bien dans la communauté des migrants (Diaspora) que dans les églises locales des pays d’accueil. C’est en cela que les églises d’Afrique sont interpelées, car comme nous l’avons vu plus haut l’Afrique  est le continent qui accueille le plus de réfugiés dans le monde sans fermer ses frontières. La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme stipule dans son article 13 que « Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un État. Toute personne a le droit de quitter tout pays y compris le sien, et de revenir dans son pays »…

A la suite de cet exposé, nous avons débattu sur les points suivants :
- L’église locale en Afrique comprend-elle les enjeux des mouvements des réfugiés ?
- Intègre-t-elle ces données dans son action ?
- Quels sont les obstacles à cette intégration ?
- Comment peut-on amener l’église locale à s’engager dans la prise en charge des réfugiés ?
Les conclusions sont consignées dans le rapport final de la Consultation.

De nombreux autres domaines concernant les défis qui se présentent aux églises d’Afrique ont été abordés tels que :
-       *La multiplication des leaders avec 4 défis essentiels : la soif du pouvoir, le manque de connaissance de ses faiblesses, insuffisance de leaders selon le modèle du Christ ainsi que la prédication de plusieurs évangiles autres que celle du Royaume.
-      *Les enfants dans et pour le Royaume avec 5 défis identifiés : mal compréhension de la place des enfants dans le Royaume, manque de formation appropriée pour les moniteurs et les encadreurs des enfants, l’absence de la famille dans l’éducation dans la perspective du Royaume de Dieu, l’absence de programmes d’évangélisation pour les enfants, en dehors de l’église et, les enfants perçus comme de plus en plus difficiles.
-          *Les femmes dans et pour le Royaume avec 5 défis identifiés également : comprendre leur identité en Christ - elles se sentent souvent, à quelques exceptions près, inutiles et sans importance -, mauvais modèles de relations, manque de personnalité –mauvaise estime de soi, sentiment  de rejet-, manque de communication –dû aux blessures par les comportements dans l’église et en famille-, manque de compréhension des hommes –souvent leaders- du rôle biblique de la femme.
-         * La formation biblique avec 11 défis identifiés
-         * La Mission avec 9 défis identifiés
-          *L’Évangile du Royaume avec 8 défis identifiés

Tous les débats et conclusions sont consignés dans le document final de la consultation et sont accessibles sur demande auprès des responsables de CRAF.

Les séances plénières commencent par la louange et l'adoration avant la communication de l'intervenant du jour.